Auteur encore relativement méconnu en France, Alfred Schütz (1899-1959) figure pourtant dans les pays anglo-saxons comme en Allemagne au rang des grands classiques de la sociologie. En effet, sa vie durant, tout en exerçant une double activité de conseiller juridique et d’intellectuel, Alfred Schütz a développé avec constance une réflexion originale, à la croisée de la philosophie et de la sociologie.
La musique, qu’elle fût jouée, écoutée ou discutée, a semble-t-il toujours occupé une place d’importance dans la vie d’Alfred Schütz. Tout au long de sa vie, il aura été non seulement un mélomane averti mais aussi un musicien amateur qui s’adonnait régulièrement à la pratique du piano. Cette pratique « passionnée » de la musique s’est cependant doublée d’un intérêt authentiquement théorique et Schütz s’est efforcé de réfléchir à la nature de l’expérience musicale, en un geste d’ailleurs assez proche de celui qui le conduisit à analyser son expérience de l’exil dans l’essai intitulé L’étranger. À l’évidence, comme en témoignent les références nombreuses et variées présentes dans les textes de ce recueil, Schütz nourrissait déjà un intérêt certain pour les travaux de musicologie, pour les théories générales sur l’essence de la musique comme pour les études dédiées à l’œuvre de tel ou tel compositeur. Cependant, l’originalité de Schütz aura été de développer une philosophie de la musique où se donne à lire, en une sorte de figuration concrète, certains des thèmes les plus prégnants de son œuvre, quand ceux-ci ne se révèlent pas sous un tout nouveau jour. L’expérience musicale révèle ainsi la temporalité particulière de la conscience subjective, le rôle des synthèses passives, des réserves d’expérience et de la typification. Elle renvoie également à une forme de socialité particulière qui se découvre à la considération des interactions qui lient entre eux les agents qui « font de la musique ensemble ». De ce point de vue, la musique apparaît comme une forme de coordination intersubjective des courants de conscience et elle requiert plus fondamentalement une « relation de mise à l’écoute » qui constitue selon Schütz le fondement pré-communicationnel de toute relation sociale.
Le livre rassemble quatre textes écrits par Schütz entre 1928 et 1955 : Le sens d’une forme d’art (la musique), Fragments pour une phénoménologie de la musique, Faire de la musique ensemble et Mozart et les philosophes.
Traduction, introduction, notes et postfaces par Laurent Perreau et Bastien Gallet
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À partir de 14,99 €
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Editeur : éditions MF
Collection : Répercussions
Publication : 11 mai 2007
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 350
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782915794151