Ce livre interroge les discours sur l’écoute musicale à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, moment où l’on remarque une inquiétude croissante au sujet des risques qu’elle encourt. L’œuvre peut alors s’affranchir d’un ensemble de codes qui garantissaient une communication immédiate – par référence à la rhétorique – pour inventer à chaque fois des règles ou des organismes nouveaux, que saisira une écoute répétée. S’adressant au XVIIIe siècle aussi bien à l’amateur qu’au connaisseur, à partir de Beethoven, l’œuvre pourra constituer à chaque fois sa propre communauté d’écoute.
L’écoute musicale, comprise comme l’appréhension d’une œuvre, est en même temps étroitement liée aux théories portant sur la perception, qui peuvent même prendre le pas sur elles à certaines époques. Ces théories sont influencées de leur côté par des textes théologiques ou philosophiques assurant la suprématie de l’œil sur l’oreille, ou l’inverse. Quant à l’écoute musicale, elle revêtira différentes figures dont on suit ici le développement : une écoute par association d’images, une écoute structurelle, une écoute sublime ou une écoute de l’ineffable.
Le notion de discours est entendue au sens fort, comme producteur d’effets concrets : aménagement de lieux favorisant telle ou telle écoute, construction sociale d’attitudes – se taire, fermer les yeux, n’applaudir qu’à la fin d’un morceau… –, mais aussi marque imprimée sur les œuvres elles-mêmes, qui visent un certain type d’écoute : un compositeur ne crée pas seulement à partir de techniques d’écriture ou d’une vision poétique, mais aussi à partir de discours, dont la trace se repère dans ses partitions.
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Editeur : éditions MF
Collection : Répercussions
Publication : 11 novembre 2010
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 600
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782915794526