Un Certain retour à l’extrème sauvagerie déroule une langue et une narration caractéristiques de ce qu’écrit Jacques Ferry depuis une vingtaine d’années : un mélange complexe d’images fulgurantes que l’on pourrait dire surréalistes, et de bribes narratives structurées par le retour de certaines images ou de certains personnages (tels Raminagrobis – figure empruntée à Rabelais et Boulgakov – ou les trois stooges – ces acteurs comiques qui tournèrent plus de 600 films –, le coq mède et Martine Carol).
Jacques Ferry ne raconte donc pas d’histoire. Pour autant ses livres sont construits autour d’un projet : faire naître une fiction de la juxtaposition de toutes ces images ou visions qui, parce qu’elles sont retranscrites au présent de l’indicatif, tendent naturellement à freiner le déroulé du récit. Le présent de l’indicatif – absolument systématique chez Jacques Ferry – est déstabilisant car il tend à briser les liens qui unissent les phrases entre elles (liens logiques ou temporels qu’assurent à merveille, habituellement, le passé simple et l’imparfait). Le pari de Jacques Ferry peut donc se définir de la sorte : rendre manifeste une histoire qui serait contenue de manière latente dans toutes ces images surréalistes qu’il couche sur le papier. La plupart des écrivains fonctionnent différemment ; ils pensent une histoire qu’ils essayent ensuite d’agrémenter à coup d’images. Jacques Ferry, lui, pose des séries d’images et de cette juxtaposition naissent des histoires aussi saugrenues que poétiques, aussi belles que puissantes.
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Editeur : éditions MF
Collection : Inventions
Publication : 2 janvier 2006
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 150
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782915794113