Dans La Musique contemporaine en 100 disques (éditions MF), Pierre Gervasoni avait sélectionné trois disques de Philippe Leroux et concluait ainsi son livre : « S’il n’y avait qu’une œuvre à connaître pour saisir les enjeux de la musique au début du XXIe siècle, ce serait Voi(REX) de Philippe Leroux. » L’électronique et la lutherie classique sont les deux points d’appui sur lesquels reposent la musique de Philippe Leroux. Fidèle aux principes de la collection « Paroles », Musique, une aire de jeux dresse un portrait vivant du compositeur en invitant le lecteur dans son atelier. Le livre inclut un glossaire des termes musicaux, une sélection d’œuvres, une discographie et une courte bibliographie.
L’imprévu a présidé à ma première rencontre avec le compositeur Philippe Leroux. Quand j’ai quitté l’Italie pour Strasbourg en 1995, je venais de terminer mes études de composition avec Paolo Perrezzani dans les salles Renaissance du Conservatoire de Mantoue. Je comptais ne rester à Strasbourg qu’un an : juste le temps de me perfectionner en clarinette au Conservatoire… mais les concerts, les projets, les rencontres, les études en décidèrent autrement.
Philippe Leroux ne s’est pas matérialisé toute suite dans ma vie française : la première fois que je l’ai rencontré, ce fut sous forme de partition. Pour mon Master en Musique, j’avais le choix entre l’analyse de plusieurs pièces. J’ai choisi Souffles, pour quintette à vent : par sa texture, si riche et si structurée, la pièce paraissait – même au premier regard – appartenir à une autre planète.
La deuxième rencontre – cette fois en chair et en os – a eu lieu dans le tourbillon des coulisses, après un concert. Je voulais lui remettre en mains propres mon analyse de Souffles, où l’évolution de sa pièce était comparée au traitement des informations d’un microprocesseur, avec tous les détails. Il n’a jamais aimé cette analyse, je crois ; avec le recul, je peux comprendre pourquoi : Leroux s’efforce d’insuffler à chacune de ses pièces une vie presque organique, alors que j’en donnais une image géométrique, presque comme pour du Bach.
La troisième fois, nous nous sommes retrouvés autour d’une table dans les vignobles d’Heiligenstein, chez le compositeur Thierry Blondeau.
Dès la quatrième fois, j’étais son élève. Car c’est avec Philippe Leroux – d’abord aux cours d’été de Rouffach, puis à l’École nationale de Musique du Blanc-Mesnil, enfin pendant le Cursus de composition et d’informatique musicale de l’IRCAM – que j’ai voulu terminer un apprentissage commencé à l’école de Salvatore Sciarrino quinze ans auparavant. Plus qu’en enseignements techniques, ces années furent riches en discussions argumentées, où chaque pièce devenait un prétexte pour des réflexions pointues, profondes et vivantes sur la composition.
Ces réflexions n’auraient sans doute jamais franchi les murs de nos salles de cours, si une autre série de circonstances ne nous avait offert l’occasion de les raviver, de les approfondir et de les sauvegarder : la fin d’une résidence de deux ans de Philippe Leroux à l’Arsenal de Metz et à l’Orchestre national de Lorraine en juin 2009, les trois concerts que le Festival Présences Radio France lui consacre en février 2009 et enfin – justement – le projet d’un livre d’entretiens avec Philippe Leroux que les éditions MF caressaient depuis deux ans.
Elvio Cipollone
Alvin Lucier, Matthieu Saladin
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Editeur : éditions MF
Collection : Paroles
Publication : 2 mars 2009
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre papier
Poids (en grammes) : 200
Langue(s) : Français
EAN13 Livre papier : 9782915794373